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Coup de foudre à Notting Hill de Roger Michell

Coup de foudre à Notting Hill est le film qui, après Quatre Mariages et un enterrement, a solidement installé Hugh Grant dans son statut d’acteur comique prodigue d’envergure internationale, lui qui avait pourtant débuté avec des drôles dramatiques au cinéma.

Dans ce film sorti en 1999, le comédien anglais partage la vedette avec Julia Roberts déjà auréolée du succès de plusieurs de ses films en plus d’une certaine reconnaissance de la critique, mais qui était surtout à l’époque « l’actrice la mieux payée d’Hollywood », suscitant au passage certaines polémiques. C’est ce qui a conduit peut-être le scénariste Richard Curtis et le réalisateur Roger Michell à imaginer un scénario où l’actrice pourrait incarner une star américaine de cinéma (Anna Scott) qui, de passage à Londres, rencontre puis …tombe amoureuse d’un jeune Anglais charmant mais malchanceux, William Thacker, campé par Hugh Grant.

D’emblée, la magie du film opère. Le spectateur est happé par la beauté simple et fluide des petits marchés de Londres à proximité desquels vit William, libraire en livres de voyages, en compagnie de son colocataire oisif et excentrique : Spike.

Si le réalisateur du film est né Afrique du Sud, il a pourtant réalisé un film « So British », à commencer par le charme apaisant de la librairie et les vêtements élégants des acteurs, pour ensuite développer un humour décalé qui vous prend toujours un peu « à contre-pied », comme certains comiques anglais des années 70 et 80.

La mise en scène du film est, quant à elle, soignée et dynamique, et permet de rendre crédible des situations parfois incongrues (nous sommes dans une comédie romantique, ne l’oublions pas, et les coïncidences les plus insolites sont toujours les bienvenues).

L’essentiel est cette justesse dans la description des rapports humains, que ce soit la relation grandissante entre William le maladroit et cette star américaine (Anna), ou les liens que le héros entretient avec une galerie de personnages tous aussi différents les uns que les autres, surtout son groupe d’amis et sa sœur. Aussi, et sans vouloir trop dévoiler le contenu à ceux qui n’ont pas encore vu le film, on peur dire qu’au-delà de l’irruption d’une célèbre actrice hollywoodienne dans le quotidien tranquille de la classe moyenne anglaise, cette comédie ficelée dépeint les différences qu’il peut y avoir entre Britanniques et Américains, mais sans jugement ou clichés comme on a pu en voir parfois dans le film Quatre Mariages et un Enterrement qui véhiculait quand-même certains stéréotypes, malgré sa qualité indéniable et son humour grinçant.

Il est aussi question dans Coup de foudre à Notting Hill de célébrité, d’apparences trompeuses et d’authenticité ; des thèmes qu’il est bon d’aborder aussi dans une comédie romantique pour lui donner un tant soit peu un caractère humaniste.

Je voudrais aussi ajouter qu’on perçoit dans ce film l’influence des anciennes comédies américaines du temps du « Hollywood Classique », et ce dans la construction du scénario riche en rebondissements et le rythme enlevé des séquences, qui ajoute au charme des dialogues hilarants et de l’humour visuel insolite.

Si tous les acteurs ont parfaitement incarné leur personnage, une mention spéciale doit être accordée à l’interprétation remarquable de Julia Roberts qui signe là un de ses meilleurs rôles (non dénué d’autodérision) aux côtés d’un Hugh Grant au sommet qui avait trouvé son style et allait le garder pour longtemps.

 

Lyes Ferhani

 

Tag(s) : #Cinéma
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