Professeur en génie civil, âgé de 80 ans Muhammad Shahrour a écris également de nombreux ouvrages sur L’Islam, le Coran, la révélation et le Prophète Mahomet (QSSL). On peut parfois être surpris et en désaccord avec certaines de ses analyses, mais on ne peut ignorer le travail de réflexion qu’il effectue, et qui se base sur sa grande maîtrise de la langue arabe. L’Orient et l’Occident gagneraient je pense, tous les deux, à mieux le connaître.
Comme d’autres avant lui il s’interroge sur la véracité de certains hadiths (paroles du prophète) notamment ceux rapportés durant la période des Omeyyades (661-750).
Il remarque qu’un très grand nombre de ces hadiths recommandent d’obéir au « chef des croyants » (Amir El-Mouminine) dans toutes les circonstances, et qu’aucun hadith n’évoque la liberté. Les contradicteurs de Shahrour lui ont souvent rétorqué que la liberté est un concept nouveau, qui n’existait pas à l’époque.
Si l’ont suit leur résonnement les actes et les paroles du prophète (QSSL) ne conviennent pas à toutes les époques mais concernent seulement une période de l’histoire avec un contexte bien défini. Or, si on l’on accorde une telle importance aux hadiths c’est bien parce qu’ils sont après le Coran la deuxième source de légifération islamique.
Shahrour pourrait également rappeler les versets du Coran qui portent sur la notion de responsabilité individuelle et donc de liberté, comme « Il n’y a pas de contrainte en religion », et tous les versets qui indiquent que chaque être sera jugé à titre personnel pour ses actions sur terre.
Néanmoins, Muhammad Shahrour arrive à la conclusion suivante.
Les hadiths recommandant l’obéissance au « chef des croyants » ont conduit les musulmans à croire en « l’homme providentiel » et à ne pas penser en termes d’institutions stables et pérennes. Cela alors que le Prophète (QSSL) a d’abord établi les bases d’une nouvelle société à Médine, avant de fonder une nation que l’on appellera « La Ouma »….