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Entendu en Algérie….

Les tambours vides sont ceux qui font le plus de bruit. Il semblerait que de nombreux Algériens n’ont pas saisi ce proverbe, peut-être parce qu’ils en sont la parfaite incarnation.

Il y a quelques jours, en revenant en taxi de la place Audin, j’entendais un client jacasser sur le régime et…Saïd Bouteflika. Selon mon concitoyen le frère de Boutef  « n’était pas comme ça » avant, c’était un ingénieur à Bab-Ezzouar, puis les affaires lui sont montées au nez. Impossible de faire entendre à ce jeune-homme quelque chose sur le syndicalisme de Saïd Bouteflika qui lui a permis d’être bien vu à une époque par les milieux de ce qu’on appelle l’opposition. Ce qui fait dire à Rachid Boudjedra que « Saïd était un peu de gauche ». En effet, passer du syndicalisme actif au métier des affaires n’est pas un fait anodin, d’autant plus si l’on parle de syndicats autonomes comme on en trouve à Bab-Ezzouar, sans rentrer dans des considérations idéologiques. Or, on peut très bien être ingénieur et passer de « l’autre côté ». Pourquoi ce jeune faisait une fixation sur ça, parce que chez nous seule l’apparence compte ainsi que le prestige et peut importe comment on l’a gagné. Les apparences comptent aussi dans une conversation dans un taxi ou ailleurs, pour capter l’attention des auditeurs. Le jeune homme en question parlait fort et  gesticulait, on pourrait le trouver drôle dans d’autres circonstances. Le conducteur, qui n’avait pas l’air mauvais, même plutôt jovial, me dit lorsque le tribun descendit du taxi : « Ce qu’il dit est vrai, il est éveillé ». Comme on dit en arabe algérien « Rebhet lebled ! »  On peut difficilement traduire ça par allons-bon, donc littéralement et avec ironie « L’Algérie en sortira grandie ! »…..

 

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