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Quand un ex-conseiller d’Obama brouille les pistes…

(Article écris en août 2019) Jeffrey A. Stacey a travaillé en tant que fonctionnaire du Département d'Etat américain dans l’administration de Barack Obama.

Il a signé au mois de juillet dans le New York Times une contribution qui s’intitule « Est-ce que le vent tourne contre le populisme ? » où il évoque le recul des partis d’extrême-droite dans certains pays d’Europe de l’Est comme la Slovaquie, la Bulgarie, la Hongrie ou la Roumanie. Rien n’est contestable dans la démarche de Stacey sauf qu’il débute son article de la manière suivante : « Alors que tout le monde a les yeux braqués sur l’Iran et la Chine, la bataille entre l’ordre international libéral et les populistes démagogues qui le menacent, semble avoir pris un tournant inattendu ». Il ajoute en substance qu’avec une Amérique dirigée par Trump et une Grande-Bretagne qui s’apprête à quitter l’Europe, certains analystes ont annoncé la mort du libéralisme, mais d’autres « ont continué à croire que le libéralisme était encore puissant ».

Un tel mode de raisonnement laisse entendre que seuls deux choix s‘offrent aux électeurs européens : l’extrême-droite ou « le libéralisme »  synonyme ici de mondialisation même si l’auteur de l’article n’emploie jamais ce mot. Les peuples d’Europe ne doivent plus réfléchir aux moyens d’améliorer leur niveau de vie, ils seront vite accusés d’être des sympathisants d’extrême-droite, qui menacent « l’ordre mondial libéral ».  

De plus, cet ancien fonctionnaire proche de Barack Obama ne nous dit pas si cet ordre international libéral comprend également la Corée du Nord, la Chine et l’Iran (avec qui Barack Obama a conclu un accord sur le nucléaire). Que dire aussi de l’instabilité politique de nombreux pays d’Amérique latine ou d’Afrique, qui ne semblent pas se soumettre à « l’ordre mondial ».  Nous éviterons de parler également des monarchies du Golf envers les quelles les progressistes américains ont une attitude pour le moins ambigüe, notamment dans leur relation avec le prince saoudien Mohammed Ben Salmane.

 

Nous vivons dans époque où les mots ont perdu leur sens. Certes, de nombreux électeurs ou sympathisants de Donald Trump pensent que les partis d’extrême-droite en Europe s’opposent à des formations « gauchistes » qui veulent instaurer des « républiques socialistes ». L’ancien conseiller d’Obama veut peut-être les rassurer et les ramener sur le droit chemin en évoquant l’avenir de l’ordre économique mondial. Aussi, il conclut sa contribution par les mots suivants :   « Même s’il a été sérieusement endommagé, l’ordre international libéral, qu’on a tant vanté, reste intact dans une large mesure.»

Donald Trump ne donne pas l’impression de vouloir changer cet ordre mondial,  et si leur point de litige concerne les partis populistes européens, droite et gauche se confondent encore aux Etats-Unis sur les questions économiques, c’est du moins ce qui ressort de leur discours.    

Lyes Ferhani

 

 

 

 

Tag(s) : #Politique
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